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SUR LE PRÉTENDU MONOTHÉISME DES ANCIENS CHINOIS

séjour de l’empereur ou des empereurs célestes, ainsi que des rois après leur mort (je me réserve de justifier plus loin l’équivalence des mots ti et empereur).

hao thien chang ti (Ta ya, Chin class., vol.  IV, p. 530). de l’auguste ciel l’empereur (les empereurs) d’en haut.
hoang thien chang ti (Chao kao, Chin. class., vol.  III, p. 425.) même traduction (Legge met God dwelling in the great heavens).
oen oang tsai chang, oou, tchao yu thien (Ta ya, Chin. class., vol.  IV, p. 427).
Oen le roi est en haut, ah ! il brille dans le ciel.

C’est de la même façon qu’un roi défunt est appelé sin tchi oang (Khang oang tchi kao, Chin. class., vol.  III, p. 565), c’est-à-dire le roi qui est récemment monté [au ciel].

Employant une métaphore que l’on retrouve dans les langues européennes, les Chinois disent thien pour désigner les puissances qui sont censées habiter au ciel ; les expressions de ce genre sont si nombreuses et d’un emploi si fréquent qu’on n’en saurait passer en revue même les principales. Je me contenterai de donner deux exemples où paraît explicitement l’identité de sens du terme direct et du terme métaphorique.

thien ming ki tchi… yu oei chang ti, pou kan pou tcheng (Thang chi, Chin. class., vol.  III, pp. 173, 174).
le ciel ordonne de l’anéantir… je crains l’empereur (les empereurs) d’en haut, je n’ose pas ne pas châtier.
min thien ta kiang sang yu yin ; oo yeou tcheou… tchi oang fa, tchhi yin ming, tchong yu ti (To chi, Chin. class., vol.  III, p. 454).
le ciel compatissant grandement fait descendre la ruine sur [la dynastie des] Yin ; nous détenant [le pays de] Tcheou… exerçons le châtiment royal, mettons ordre à la délégation des Yin, achevons [l’œuvre] devant l’empereur (les empereurs) [d’en haut].