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gées sur les tombeaux royaux. Si l’on trouve un jour sur le sol des vieux royaumes coréens des inscriptions antérieures à 372, ce seront donc, selon toute vraisemblance, des inscriptions dues aux Chinois.

L’inscription du roi Koang käi hto kyeng, par son aspect extérieur comme par sa composition même, trahit l’inexpérience de ceux qui l’ont rédigée comme de ceux qui l’ont gravée. Le style des caractères est archaïque, il ressemble à celui des inscriptions des premiers siècles de l’ère chrétienne ; les caractères, entaillés très profondément, sont inégaux et gauches ; quelques-uns sont audacieusement abrégés, d’autres sont défigurés au point de ne pas être lisibles, bien que les traits en soient encore fort nets. Pour la rédaction, à côté de phrases très simples et parfaitement chinoises, on trouve des expressions qui sont encore aujourd’hui caractéristiques du style chinois en Corée ; il en est enfin d’incompréhensibles.

Ces diverses considérations pourraient suffire à établir l’authenticité de la stèle ; mais les coïncidences historiques avec les documents déjà connus viennent encore l’appuyer. Au reste, je ne sais à qui l’on pourrait attribuer la supposition d’un monument de ce genre ; car si les Chinois ont inventé de toutes pièces d’anciens documents, ce n’est qu’à propos de leur vieille histoire nationale, et le patriotisme des Japonais n’a rien à gagner à la constatation des défaites infligées à leurs ancêtres ; bien au contraire, quelques auteurs se sont efforcés de main-