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pour le Păik tjyei, les postnoms des rois ont l’aspect de simples transcriptions dépourvues de sens ; je ne parle pas des noms dynastiques, puisque ce sont des titres décernés ou modifiés par décret, souvent bien longtemps après la mort de ceux auxquels ils s’appliquent. Jusqu’à la fin des royaumes de Ko kou rye et de Päik tjyei (668 et 660), les noms d’hommes sont presque tous transcrits en chinois d’une langue étrangère. Get ensemble de faits établit que l’écriture a été répandue par les bonzes à partir de l’an 372, mais que la langue chinoise n’a jamais pénétré profondément dans la population de ces deux États, au temps de leur indépendance. Il est possible, surtout en ce qui concerne le Ko kou rye, que quelques personnes aient eu auparavant connaissance des caractères chinois, et il en eût difficilement été autrement en raison des relations qui existaient forcément entre les émigrés du Pou ye et les Chinois établis dans les commanderies d’Ak rang, de Tài pang, du Liao tong, 遼東, etc. ; c’est à ces lettrés peu nombreux que l’on doit probablement la composition des vieux mémoires du Ko kou rye ou Ryou keui, 留記 ; il n’est nullement prouvé d’ailleurs qu’ils remontent, comme le veut le Sam kouk să keui, à l’origine du royaume[1].

L’inscription qui fait l’objet de ce mémoire est donc de fort peu postérieure aux plus anciennes inscriptions du Ko kou rye, c’est-à-dire aux stèles éri-

1. Tous les faits cités dans ce paragraphe sont tirés du Sam kouk sa keui et du Nihon gi.

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