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volontiers de la pratique constante de la vertu, de l’élévation héréditaire des sentiments, de l’étude assidue du confucianisme pendant des générations : en admettant que tout cela contribue à former la noblesse, cela ne saurait suffire à expliquer l’existence d’une caste aussi fortement constituée. L’illustration de la famille, les hautes dignités du père, du grand-père, des ancêtres les plus rapprochés, sont un élément plus important et plus positif, comme le prouve le nom même du noble, Yangban [Ryang pan], 兩班 양반, c’est-à-dire celui dont la famille fait partie des deux Ordres (cf. n° 724 et 1036) : mais cela n’est pas encore assez, car on entend discuter et rabaisser la noblesse de hauts fonctionnaires, dont les ancêtres ont eu de hautes fonctions. Il y a enfin l’antiquité de la famille et l’hérédité : chaque famille noble conserve avec un soin jaloux ses registres domestiques, kasŭng [ka seung], 家乘 가승, extraits manuscrits des grands livres de famille, chokpo [tjok po], 族譜 족보 : ces derniers sont imprimés tous les soixante ans aux frais des intéressés ; on y note soigneusement le lieu d’origine de la famille, pon [pon], 本 본 ;

la filiation depuis le premier ancêtre, et suivant la naissance, et surtout suivant l’hérédité des sacrifices domestiques, pour toutes les branches actuellement représentées ; les hautes dignités obtenues par les membres de la famille ; et enfin, les alliances contractées. Il n’est pas de famille de petite noblesse qui ne remonte au commencement de la dynastie actuelle (1392) ; et le nombre est considérable de ceux dont les registres domestiques sont complets et ininterrompus jusqu’à la fondation du royaume de Silla [Sin ra], c’est-à-dire à l’an 57 avant notre ère ; une famille même prétend descendre de Kija [Keui tjă] (1122-1083) (n° 440). Quelle foi faut-il accorder à ces documents ? Ce point est douteux.

1086

La noblesse a réellement existé dans les trois royaumes de Silla [Sin ra], Paekche [Păik tjyei] et Koguryŏ [Ko kou rye], et paraît avoir été attachée à la race.

Ma Duanlin [Ma Twan lin] (liv. 324) dit que la noblesse (貴人之族 귀인지족) du Koguryŏ [Ko kou rye] comprenait cinq Maisons, Chok [Tjok], 族 족, dont les chefs avaient sans doute accompagné Chumong [Tjyou mong], 朱蒙 주몽, fondateur du