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SECTION D’EXTRÊME-ORIENT. — A.

mencement de ces notes et qui, s’arrondissant à travers la mer, part : du Kamtchatka et de l’embouchure de l’Amour, comprend la péninsule coréenne et aboutit aux côtes du Fou kien, nous trouvons à Formose, avec des Malais, des Lonkjous, c’est-à-dire des Loutchouans ; ceux-ci sont étroitement apparentés aux Japonais ; mais ce dernier peuple renferme, d’après plusieurs auteurs, un élément malais, contesté cependant par de graves autorités. L’une des races primitives de la Corée, celle dont la langue survit dans le coréen moderne et qui, vraisemblablement, forme le fond de la population, si elle n’était pas de même souche que les Japonais (ce qui n’est pas prouvé), avait cependant avec eux des ressemblances sensibles. Les Aïnos, qui ont peuplé jadis une grande partie du Japon, parlent une langue où quelques personnes ont trouvé des rapports avec le coréen. Les Ghiliakes de l’embouchure de l’Amour ne sont peut-être pas très différents des Aïnos. Et qui sait si, lorsque l’ethnographie de la Chine sera faite, on ne trouvera pas dans les anciens éléments étrangers des côtes méridionales, éléments aujourd’hui submergés par les Chinois, des peuplades apparentées à celles de Formose ? Les faits que je viens de rappeler ne sont pas également bien établis : du moins, il est permis d’affirmer les affinités ethnographiques et linguistiques entre le Japon, la Corée et les Lieou khieou : trois races parentes y ont reçu une même civilisation, ces trois pays voisins ont formé historiquement une région à part dans le monde chinois. Les études dont ils sont l’objet, sont donc voisines, atteignent par des méthodes parallèles à des résultats analogues ; elles sont destinées à se rapprocher et à s’éclairer mutuellement. Tel est le résultat qui ressort des travaux faits jusqu’ici et telle est la dernière conclusion que je veux tirer de ces notes.