de notre ère, recevant, assimilant, transmettant tour à tour la religion, la forme sociale, l’art, l’industrie, en un mot la civilisation.
En laissant la Corée pour le Japon, nous quittons une terre presque vierge et nous abordons à une côte hospitalière et explorée ; c’est surtout ici que je me bornerai à marquer quelques directions, à noter quelques noms, en rappelant au lecteur de ne conclure de mon silence ni à un oubli, ni à une opinion défavorable : la matière est trop riche. Des écrits indigènes antérieurs ou postérieurs à la Restauration, je ne dirai rien, puisque je m’occupe des travaux des Orientalistes ; il serait pourtant intéressant d’étudier le développement presque soudain pris par la presse organisée à la façon européenne, d’indiquer ces livres, ces revues, ces journaux, tout ce qui s’imprime en japonais d’abord, mais aussi en anglais, en français, en russe, en allemand. Mais, en me limitant à l’étude du Japon par les Européens, j’ai encore un champ bien vaste, tellement sont nombreux les auteurs de tous genres qu’a attirés le Japon depuis une quarantaine d’années : je n’en veux pour preuve que la Bibliographie japonaise de M. von Wenckstern[1], suivie de la réimpression de celle de Léon Pagès ; elle fait plus de 400 pages grand in-8o ; encore l’accuse-t-on de n’être pas complète. Mais une bibliographie est-elle jamais complète ? et, telle qu’elle est, celle-ci rend des services.
Dans cette littérature relative au Japon, une distinction s’impose entre deux périodes qu’il est impossible de délimiter exactement, mais qui sont séparées à peu près par la Restaura-
- ↑ A Bibliography of the Japanese Empire…by Fr. von Wenckstern, to which is added a fac-simile reprint of : Léon Pagès, Bibliographie japonaise. Leiden, 1859 ; grand in-8o.
La Bibliographie japonaise de Pagès forme 1 volume in-4o. Paris, 1859.