se trouvaient les auteurs, qui étaient alors exilés en Mantchourie et n’avaient à leur disposition aucun ouvrage indigène : les Coréens, en effet, n’ont jamais fait la grammaire de leur langue et ne possèdent que quelques lexiques chinois-coréens très incomplets. Ces deux volumes ont été suivis récemment des travaux de M. James Scott[1] et de M. Jas. S. Gale[2]. Ces ouvrages de la première heure permettront une étude raisonnée de la langue coréenne ; il faudrait maintenant pour le dictionnaire, recueillir un plus grand nombre de mots, donner des exemples plus copieux, diviser les sens différents distinguer les expressions d’origine chinoise et, parmi elles, celles qui ont été introduites anciennement des plus récentes ; pour la grammaire, renoncer aux cadres de la grammaire européenne qui ne conviennent absolument pas au coréen, adopter un plan analogue à celui qu’ont suivi pour leur langue les grammairiens japonais, analyser et classer les formes du verbe : voilà la tâche qui s’impose d’abord et dont l’achèvement permettra d’aborder dans de meilleures conditions les problèmes linguistiques.
On le voit, linguistique, ethnographie, archéologie, histoire, sciences naturelles, géographie, presque tout est à faire, et rien n’est plus naturel, puisque les études coréennes ne sont possibles sur place que depuis si peu d’années ; dans plus d’une branche, il existe déjà d’excellents travaux : les Japonais, comme les Occidentaux, ont travaillé à préparer le terrain où pourront construire les ouvriers de l’heure prochaine. Qu’il me soit permis de souhaiter que ceux-ci viennent en nombre ; et puisse le public savant apprendre à connaître la place de la Corée parmi les races, le rôle qu’elle a joué depuis le ive siècle