in-8°) deux cents pages d’introduction qui égalent ou dépassent tous les livres précédents en précision et en intérêt. Les œuvres de ce genre, décrivant tout un pays, restent forcément un peu dans le vague ; elles ont cependant une valeur réelle lorsqu’il s’agit d’une contrée neuve, comme était la Corée jusqu’à ces derniers temps, ou lorsque, au contraire, elles traitent d’un pays suffisamment étudié : elles en donnent une idée générale qui fraye la voie à des études plus spéciales ou qui résume les travaux déjà faits.
C’est de la même façon que les relations de voyage nous intéressent, lorsqu’elles ont trait à une région inexplorée, ou lorsqu’elles renferment des détails inconnus sur une contrée et ses habitants : le naufrage du yacht de Sperwer sur la côte de Quelpaërt (1653) et la captivité en Corée de Hendrick Hamel et de ses compagnons nous ont valu, comme l’on sait, la première description de ce pays qui ait été faite de visu[1] ; et c’est encore à la croisière du sloop Providence (1796-1798), aux voyages maritimes de Gützlaff (1832, 1833), à l’expédition du Samarang (1843-1846), à la perte du Narwal (1851) et au voyage de MM. de Montigny et Kleczkowski pour recueillir les naufragés, enfin aux descentes opérées par les Français en 1866, par les Américains en 1871, que nous devons une bonne partie des renseignements obtenus avant l’ouverture du pays. D’autre part, un Coréen qui faisait partie de l’ambassade envoyée chaque année à Péking (1783), était entré en relations avec Mgr de Gouvea, évèque de cette ville, et avait rapporté dans son pays des livres chrétiens ; à la suite de ce fait, un prêtre chinois fut envoyé pour évangéliser la Corée (1794) : les Nouvelles Lettres édifiantes (tome v, 1890) renferment une
- ↑ Journael van de ongeluckige Voyagie van’t Jacht de Sperwer van Batavia gedestineert na Tayowan in’t Jaar 1653… door de Boeckhouder… Hendrick Hamel van Gorcum… ; tot Rotterdam… 1668, in-4o (plusieurs éditions et traductions).