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dique qui contribue à former l’opinion et qui devient au Japon, comme ailleurs, une force, une cause pour l’évolution du présent et pour celle de l’avenir.

Avant la période troublée qui précéda la Restauration, il n’existait au Japon ni journal ni revue ; les nouvelles se répandaient verbalement ou par lettres, souvent avec rapidité, grâce au lien étroit qui unissait tous les sujets d’un même prince, tous les habitants d’un même village, tous les membres d’une famille ou d’une association. Quelques-uns des actes de l’autorité, les lois et règlements, par exemple, étaient publiés sous forme de lettres aux princes et aux gouverneurs, de proclamations au peuple ; les seigneurs apprenaient une petite partie des événements politiques de Yédo et de Kyôto par leurs propres agents résidant à la capitale chôgounale ; les rapports de ces agents étaient appelés go sata, 御沙汰. D’ailleurs, de la plupart des mesures prises par le pouvoir, on ne trouvait pas utile que le public eût connaissance ; il n’existait pas de gazette officielle jouant le même rôle que les Nouvelles de la Capitale à Péking ou les Nouvelles de la Cour à Seoul[1]. Mais la fermentation produite par l’arrivée

  1. La Gazette officielle de Péking, 京報, King pao, parait comme l’on sait, sous différentes formes : édition officielle du bureau des courriers, 提塘報, thi thang pao, imprimée au moyen de types mobiles en bois ; édition manuscrite, 寫本, sie pen ; édition longue, 長本, tchhang pen, gravée sur cire. Elle est envoyée par le gouvernement dans chaque province et y est reproduite par les soins de l’autorité provinciale. La première mention