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LA CORÉE JUSQU’AU IXE SIÈCLE

ne pouvaient être mariées à des étrangers et l’on en note plusieurs qui furent données en mariage à des chefs du Japon ou du Ka ya : n’y aurait-il pas là la marque d’une origine commune ?[1] La langue des deux peuples offre des analogies frappantes ; les plus vieilles légendes japonaises, celles qui se rapportent à l’âge des dieux et à la descente de Hiko ho no ni nigi no mikoto, 日子番能邇々藝尊, dans l’île de Kigu siyu, 九州, parlent de la Corée comme d’un pays avec lequel il existe de bons rapports ; de même, l’histoire fabuleuse des Syek, , l’une des races royales du Sin ra, fait venir leur ancêtre du Japon dans un œuf flottant. Les habitations japonaises de ces âges reculés ressemblaient, autant qu’on peut se les figurer d’après les textes, aux huttes des paysans coréens d’aujourd’hui ; les vases en terre que l’on trouve dans les anciens tombeaux, sont semblables des deux cotes. Toutes ces ressemblances permettent de conclure, sinon à une identité originelle des deux races, du moins à des rapports très anciens et prolonges dans une période antérieure à celle que l’histoire nous fait connaître.

D’ailleurs, les légendes et l’histoire nous parlent de ces relations ; les dieux de la mer, qui sont en ligne féminine les ancêtres de Zin mu, 神武天皇, premier empereur humain, habitent des palais pleins de richesses et s’asseyent sur des tapis de soie : ce qui indique des rapports avec le continent, car les vers à soie, à l’époque de l’empereur Nin toku, 仁德 (310—899), sont encore décrits comme de curieuses créatures qui prennent d’abord la forme de vers, puis celle de cocons et enfin celle d’oiseaux : on n’en voyait alors que chez un Coréen appelé Nurinomi, 奴里能美 (Ko zi ki).

  1. L’interdiction des mariages avec des étrangers n’était sans doute pas absolue ; je note les suivants :

    S.k.s.k. 312 la fille d’un Ason (noble) est donnée en mariage au fils du roi des Japonais, 倭王之子.

    " 493 la fille d’un Ipelson (noble) épouse le roi de Păik tjyei.

    " 522 une princesse est mariée au Ka ya.