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avec l’Extrême-Orient, et ce contact ne devait plus cesser. Pendant une période d’une trentaine d’années, les maisons lyonnaises se multiplièrent, étendirent leurs affaires, maintenant avec persévérance le commerce français à travers les vicissitudes de notre fortune nationale tant en Europe qu’en Extrême-Orient. Lorsque l’acquisition du Tonkin, l’établissement du protectorat sur l’Annam, la paix avec la Chine, eurent complété et affermi notre empire indo-chinois, dont la Cochinchine avait été la base, le commerce lyonnais était prêt ; il s’intéressa activement aux entreprises coloniales et prit dans les nouveaux débouchés ouverts, à Haïphong, par exemple, ainsi qu’au Yun-nan, la place qui lui revenait de droit. Les derniers événements de l’Asie Orientale, guerre sino-japonaise, intervention de la France, de la Russie, de l’Allemagne après Simonoséki, concession de voies ferrées de pénétration vers Long-tcheou et le Koang-si, vers Yun-nan-tchheng en remontant le fleuve Rouge, régularisation de notre situation au Laos, ont rendu plus intimes les liens qui nous unissent à la Chine et ouvert les marchés méridionaux de cet Empire aux entreprises de nos négociants. Les désordres qui bouleversent aujourd’hui les provinces du nord et la capitale sont-ils de nature à interrompre ces relations ? On ne saurait le croire, car ils sont le fait d’un nombre relativement peu important de rebelles, soulevés par la disette et encadrés par les sociétés secrètes ; ils ont trouvé un appui sérieux près d’un parti animé d’une haine farouche contre l’étranger, poussé aussi par l’ambition ; mais le plus grand nombre des mandarins dirigeants se rend trop bien compte de la faiblesse de la Chine contre les Puissances pour avoir escompté le succès de pareilles violences, au plus quelques-uns d’entre eux auront-ils eu l’idée de nous effrayer