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EN CHINE

plus nombreux, divers d’origine et de formation, s’adonnent aux études chinoises dirigées plus sérieusement, essayons, non pas d’énumérer tous les domaines de la pensée et de l’action où elles peuvent jeter quelque lumière, mais de préciser seulement, sur un petit nombre de points, ce que nous sommes en droit d’attendre d’elles.

Les immenses vallées du Yang-tseu et du fleuve Jaune, celles plus étroites, vastes encore, de la rivière de Canton et du Pei-ho appartiennent à la civilisation chinoise, trois cents millions d’hommes y sont façonnes par elle ; mais l’aire où domine son influence est plus que double de celle ou elle règne sans conteste : le Japon, la Corée, l’Annam ont reçu son empreinte ; son empire politique ou moral s’est affirmé, avec une énergie différente suivant les temps et les lieux, avec des succès variés, chez les peuples du nord, Tongouses, Mongols et Turks, dans l’Asie centrale jusqu’à la mer Caspienne et à la Perse, à travers le Tibet jusque dans l’Inde. Le développement social et intellectuel de la Chine ayant précédé celui de lotis ses voisins, seuls les historiens chinois nous dévoilent à demi les origines des peuples de l’Asie orientale, des races qui occupent le nord de l’Himalaya et l’est du Pamir, les hautes vallées sibériennes et les déserts mongols, les îles asiatiques et malaises du Pacifique ainsi que les forêts de l’Indo-Chine. Les découvertes récentes des stèles de l’Orkhon, de Bodhgayà, d’autres encore nous ont fourni sur les lieux les preuves matérielles de l’extension des Chinois dans les siècles de notre moyen-âge ; nous y avons appris à connaître a puissance de peuples à peine entrevus jusqu’alors, nous y avons vu se préciser les rapports de la Chine et de l’Inde bouddhique. Mais, dans ce champ à peine exploré de l’archéologie, il reste à faire une moisson, dont nous ne