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EN CHINE

LA FEMME DANS LA FAMILLE ET DANS LA SOCIÉTÉ[1]


En ce temps où les questions dites du féminisme sont scrutées et discutées avec tant d’ardeur, il m’a semblé qu’il pourrait être intéressant de chercher quelle situation est faite à la femme en Chine, dans une société qui compte trois mille années d’existence et qui comprend trois cents millions d’hommes, une fraction importante de l’humanité : je voudrais donc réunir les observations que j’ai recueillies pendant un séjour de plusieurs années en Extrême-Orient, et tâcher d’en former un tableau d’ensemble, composé hors de tout esprit de système[2].

Malgré des diversités locales accentuées, toute la civilisation chinoise est en somme pénétrée d’un petit nombre d’idées directrices, dont nulle part on ne sent mieux l’influence qu’à propos de la condition féminine, soit dans la famille, soit en face de la société extérieure à la famille :

  1. Note Wikisource : « La Femme chinoise dans la Famille et dans la Société », texte originellement publié in « Revue des Deux Mondes », no 141, 1897.
  2. Entre un grand nombre d’ouvrages où sont épars des renseignements sur ce sujet, je ne citerai que quelques-uns des plus récents : The Chinese, their éducation, philosopha and letters, by W. A. P. Martin : New-York, 1881, in-12. — Un Mariage impérial chinois, par G. Devéria ; Paris, 1887, in-18. — Rudiments de parler et de style chinois, par le P. Léon Wieger, S. J. ; Ho-kien-fou, 1891-1900, petit in-1 (en cours de publication), etc.