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EN CHINE

MŒURS ET INSTITUTIONS — HOMMES ET FAITS

DE L’UTILITÉ DES ÉTUDES CHINOISES[1]


À quoi servent les études chinoises ? Il y a une quinzaine d’années, à l’époque où M. Chavannes, aujourd’hui professeur au Collège de France, moi-même et deux condisciples aujourd’hui disparus, nous sommes rencontrés aux cours de l’École des Langues Orientales, on n’eût pas songé à poser cette question. Apprendre le chinois, on l’admettait implicitement, ne pouvait être que la préparation professionnelle de quelques interprètes ; pour tout autre, c’était la marque d’un esprit au moins bizarre. Il ne venait pas à l’idée que les Chinois, avec leurs formes sociales et leur histoire, sont dignes de l’attention du penseur ; et le problème de l’exploitation de la Chine sous la direction de l’Occident apparaissait à peine à l’esprit de quelques hommes d’action. Aujourd’hui il suffit d’ouvrir un journal quotidien ou un catalogue de librairie pour lire le mot Chine à chaque page. Puisque des faits ont surgi qui ont tracé un nouveau cours à l’opinion, puisque des disciples

  1. Note Wikisource : texte originellement publié in Revue Internationale de l’Enseignement et disponible in Fac-simile De l’utilité des études chinoises (1899).