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oang = mina wono wono wau wau et hoang ti yao choen = kuwau tei geu siyun ; ce verbe est regardé, en japonais, comme un participe qualifiant tchhou = tokoro ; enfin tchi = itaru est rejeté à la fin de la phrase et devient verbe de la proposition principale.

Au point de vue chinois, la traduction de M. Chavannes est parfaitement correcte : kiai joue toujours le rôle d’un pronom sujet, la phrase doit donc être séparée en deux propositions, tchi étant le verbe de la première et tchheng, le verbe de la seconde. C’est d’ailleurs, l’avis qu’a bien voulu aussi m’exprimer M. Devéria. Pour le japonais, kiai = mina n’est jamais sujet : du moins, je ne l’ai jamais vu en cette qualité ; je l’ai trouvé quelquefois comme complément, et presque toujours jouant le rôle d’un adverbe qui modifie le verbe suivant ; ce serait donc une extension abusive de la syntaxe japonaise qui aurait amené l’éditeur à ce contresens. La seule conclusion à tirer de ce conflit, c’est que les traductions japonaises offriront souvent aux sinologues un secours efficace et leur créeront plus d’une fois des embarras.

III

Je vais maintenant donner trois exemples du style fort mêlé de chinois qui est la langue écrite la plus usitée au Japon depuis vingt-cinq ans et qui ne saurait présenter de graves difficultés aux sinologues.

EXTRAIT D’UNE DÉPÊCHE
DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU JAPON.

奏 開 候 處

曾 御 申 出 趣 途

フ 以 ァ 謁 見 被 成 度

電 电 訓 有 之 候 旨

大 臣 閣 下 貴 下

對 と 貴 國 外 務