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instruction) qui n’a de commun avec le caractère que la signification. C’est ainsi que 三, ch. san, trois, pourra se lire san, mi ou mitu, en conservant son sens, et se rencontrer aussi comme sige phonétique avec la valeur mi : 世 ch. chi, monde, géné- ration, se prononce, comme caractère idéographique, sei ou yo et a les lectures phonétiques se et yo[1].

Non seulement les caractères chinois, isolés et conservant approximativement leur sens et leur son, se sont fait une place dans la langue japonaise, mais des expressions chinoises toutes faites, formées de plusieurs caractères, gardant leur syntaxe propre. ont dès longtemps acquis droit de cité au Japon ; depuis un quart de siècle, ces expressions sont devenues de plus en plus nombreuses : c’est, en effet, au vocabulaire chinois que les Japonais ont pris les éléments de tous les mots techniques dont ils ont eu besoin, à mesure qu’ils adoptaient la civilisation occidentale, comme nous-mêmes demandons si souvent au grec nos mots scientifiques. Des dictionnaires ont été faits pour cette nouvelle langue et ils sont toujours insuffisants, en raison de ses transformations rapides, qui rendent de plus en plus illusoires, par le nombre croissant des homophones, les espérances conçues par quelques personnes de substituer aux caractères idéographiques soit les kana syllabiques, soit l’alphabet latin.

Mais, si j’indique ces différentes questions, rap-

1. Cf. le Kana si rui sihu, 假名字類集, de Kikuti Masumi, 菊池真澄.

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