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XCVII
INTRODUCTION.

former un son nouveau ; il faut supprimer par la pensée la finale du premier caractère et l’initiale du second.

Le roi Syei tjong, auquel ses compatriotes attribuent l’invention de l’alphabet, adoptant le système chinois, a distingué l’initiale et la finale, mais il a décomposé celle-ci, lorsqu’il y avait lieu, en une médiale, voyelle ou diphthongue, et une finale proprement dite ; et l’identité a été reconnue de ces dernières finales avec un certain nombre des initiales. Les Coréens sont donc arrivés à concevoir la lettre alphabétique, soit consonne, soit voyelle, et ils ont été ainsi dotés d’un instrument bien plus parfait que les syllabaires japonais, se prêtant également bien à transcrire les sons des idéogrammes chinois et à écrire ceux de la langue indigène, grâce aux combinaisons des voyelles en diphthongues et des consonnes simples en consonnes doubles[1]. L’alphabet coréen est d’une remarquable simplicité, la classification des lettres se rapproche de celle des lettres sanscrites, autant du moins que la nature de la langue le permet ; la présence d’une initiale muette, qui sert de support de voyelle, est encore un trait commun au coréen et au sanscrit ; ces ressemblances sont, au reste, toutes

1. Toutes les initiales coréennes sont simples, mais on rencontre souvent la finale double ik.

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