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LXXXVII
INTRODUCTION.

chinois étaient étudiés depuis longtemps en Corée et que d’ailleurs l’explication aurait disparu avec le commentateur. La portée du mot « lire à haute voix » est bien différente, et l’on va voir ce qu’est cette lecture, comment elle est conforme à la pratique actuelle des lettrés coréens et comment elle s’explique par la nature des caractères ni do, tels qu’ils sont décrits dans la préface de Tjyeng Rin tji et tels qu’ils sont encore usités.

En laissant même de côté la différence de la prononciation des caractères en Chine, au Japon et en Corée, la lecture d’un même texte chinois dans les trois pays est essentiellement différente : le Chinois énonce le son de chaque caractère à mesure qu’il se présente et ne prononce aucun son qui ne soit dans le texte ; le Japonais ajoute au texte des terminaisons nombreuses qui ne sont pas écrites, substitue à des sons chinois des mots purement japonais et renverse fréquemment l’ordre des mots pour le rendre conforme à la construction de sa propre langue. Le Coréen lit les caractères tels qu’ils s’offrent à lui, leur donnant une prononciation assez voisine de la prononciation chinoise pour qu’ils soient reconnaissables à une oreille un peu exercée ; mais il ponctue cette lecture de syllabes isolées ou réunies par deux, trois, quatre et qui ne sont nullement dans le texte, Ces syllabes, qui correspondent à une