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XXIII
INTRODUCTION.

toute l’année. Les librairies sont non loin de ce pont de pierre, établies ainsi à proximité des cinq ou six maisons à étage qui sont le siège des plus importantes corporations de marchands ; des bazars, cours rectangulaires entourées sur les quatre côtés de boutiques sombres et étroites où se vendent les curiosités et les objets de luxe ; de la place centrale où se〔bousculent, discutent et s’injurient les soldats au feutre noir et rouge et aux vêtements bleus, les palefreniers chargeant et déchargeant les sacs de grain, les commerçants et les promeneurs avec leurs chapeaux de crin noir et leurs manteaux blancs à plis amples, les femmes esclaves coiffées en bandeaux et la tête nue, les femmes du peuple couvrant leurs cheveux et leur visage de leur manteau vert, bordé de rouge et doublé de blanc. Un peu à l’écart du bruit qui se fait dans ce centre des affaires, assez près pour profiter du mouvement des allants et venants, le libraire trône accroupi au fond de sa boutique, derrière son étalage disposé en pente sur le plancher qui est un peu en retrait, de façon que les clients soient à l’abri tandis qu’ils font leurs achats ; ce libraire est un homme de bonne mine, qui porte, avec des vêtements de soie, la petite tiare en crin réservée aux nobles, qui fume sa longue pipe en causant avec quelques visiteurs assis