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INTRODUCTION.

tous imprimés en caractères chinois, on en conclut, trop hâtivement, qu’ils sont chinois et qu’en Corée, l’art d’écrire un livre et celui de l’imprimer sont à peine dignes d’être mentionnés. Il n’est cependant pas besoin d’un examen bien approfondi pour constater que, sur dix de ces ouvrages que l’on prend pour chinois, huit ou neuf ont été imprimés en Corée : en dehors des indications fournies par le texte, il est des signes extérieurs, grandeur du format, solidité et belle qualité du papier, qui ne permettent pas de les confondre avec les livres venant de Chine. Parfois, dans ces petites échoppes dont j’ai parlé, on rencontre, parmi les livres communs, quelques-uns de ces volumes plus grands et mieux imprimés, mais ils sont incomplets, dépareillés, salis, ils ont les feuillets coupés et rongés des vers.

Habituellement les livres soignés font l’objet d’un commerce spécial et on ne les mélange pas avec les blagues à tabac et les serre-tête. Les boutiques des libraires sont toutes réunies vers le centre de la ville, dans la large rue qui part du pavillon de la cloche et mène par une courbe allongée jusqu’à la porte du sud, après avoir traversé le pont de pierre sur lequel les Coréens vont à minuit, le 15 de la 1ère lune, se promener, pour se préserver des rhumatismes pendant