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CXXI
INTRODUCTION.

D’ailleurs, pour le culte, comme pour tout le reste, Confucius ne songe qu’à maintenir ce qui vient de l’antiquité. Toute cette morale se résume dans le mot hiao[1] que nous traduisons, d’une façon bien insuffisante, par piété filiale : c’est, en effet et d’abord, le respect du fils pour son père et tous ses ascendants ; mais ces ascendants, après leur mort, continuent de vivre, dans leur tombeau ou près de la tablette qui les personnifie ; ils ont des besoins de divers genres, la piété ordonne d’y satisfaire et ils reconnaissent ce culte en protégeant leurs descendants. Le prince est le père de ses sujets, qui lui doivent fidélité : telle est la base de l’État. Les cadets respectent en l’aîné le représentant direct du père, l’aîné protège les cadets comme le père aurait fait ses fils ; ces relations ne s’arrêtent pas aux premiers degrés de la parenté, mais se perpétuent indéfiniment ; tous les hommes (c’est-à-dire tous les hommes civilisés, tous les Chinois) sont également fils du souverain, ils sont donc frères : et c’est là la base de la société humaine. Le maître qui a enseigné, devient le père spirituel de ses disciples, ceux-ci sont des frères : de là, découlent des devoirs stricts encore accomplis aujourd’hui. Les sages sont les

1. 毒.

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