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CXII
INTRODUCTION.

Gazette un intermédiaire curieux entre le ni moun et la langue littéraire.

Celle-ci n’est autre que du chinois, mais elle présente bien des variétés, très proches les unes des autres, et qui établissent une gradation insensible depuis le style que les Chinois déclarent incompréhensible jusqu’à celui qui satisfait leur goût. Les différences portent d’abord sur les expressions et les constructions ; les Coréens recherchent les expressions anciennes, mais les emploient sans grand discernement et le pastiche le meilleur se trahit toujours par quelque maladresse. Mais il y a surtout l’absence, dans le style coréen le plus semblable au modèle, de cette cadence que seul un lettré chinois sait mettre dans sa phrase et que seul il sait complètement apprécier, qui consiste dans un mélange des différents tons, dépourvu de règles précises, mais senti par l’oreille. Au XVe siècle, Sye Ke tjyeng[1] déclarait que les Coréens ont un style spécial, différent de celui qui était usité en Chine sous les diverses dynasties ; mais, depuis lors, l’idéal semble avoir changé, et c’est l’imitation stricte du chinois qui est devenue la règle : comme les auteurs latins de la décadence copiaient les maîtres du commencement de l’Empire,

1. 徐 居 正 ; voir Tong moun syou, n° 483.

  1. 1