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CVI
INTRODUCTION.

en Corée peut nous permettre de retrouver certains faits relatifs aux transformations phonétiques de la langue chinoise ; mais il est dangereux d’affirmer que les Coréens emploient la prononciation chinoise d’une époque ou d’une province quelconques[1].

L’élément chinois, qui a pénétré dans le coréen au moyen des idéogrammes, s’est étendu jusqu’à la langue populaire, dont il a transformé l’aspect ; il est étrange que deux idiomes aussi opposés aient pu s’unir aussi intimement, il eût semblé plus naturel que l’un remplaçât l’autre, comme il est advenu pour la langue littéraire. Le trait distinctif du coréen, c’est le verbe : pour s’en figurer la nature, un Européen doit mettre de côté toutes les idées qu’il peut avoir sur le sens du mot verbe, il n’en doit conserver qu’une : le verbe est un mot qui exprime un état ou une action. Des personnes et des nombres, il n’est pas question ; les temps et les modes se forment par l’adjonction de suffixes ; la racine verbale et les suffixes ont pour mission d’exprimer tout ce que rendent, dans les langues

1. La prononciation du chinois en Corée se fait encore remarquer par les traits suivants : maintien des anciennes finales dures et nasales ; diphthongues beaucoup moins nombreuses que dans le chinois moderne ; i chinois fréquemment remplacé par eui ou yei ; aspirations supprimées ou ajoutées sans règle apparente,

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