Page:Courant - Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, tome 1, 1894.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée
CV
INTRODUCTION.

celle des dentales ? de la disparition des initiales chinoises j, ts, tsh ? Enfin l’entorse la plus curieuse donnée par les Coréens à la langue chinoise est la transformation en l du t final, qui existe encore dans les dialectes chinois du sud : pourquoi supposer que cette l finale vient de l’ancienne prononciation du Chan tong ? je ne vois pas sur quel fait linguistique peut reposer cette assertion ; et je ne sais pas non plus pourquoi les Coréens auraient tiré de cette province leur connaissance du chinois, puisqu’aucune dynastie n’y a résidé depuis l’époque où des relations suivies se sont établies entre la Corée et l’Empire. Il semble bien plus naturel d’admettre que les Coréens étaient incapables de prononcer le t final, et cela encore au XVe siècle, puisque tous les mots indigènes qui ont aujourd’hui cette terminaison, ont été écrits et s’écrivent encore avec une s finale. De même, de l’absence des tons dans la prononciation coréenne du chinois, il n’est pas possible de conclure que ces tons se sont introduits dans la langue chinoise après qu’elle avait déjà pénétré en Corée ; il semble au contraire bien naturel que les Coréens, dont l’idiome indigène n’offre rien d’analogue aux intonations, aient négligé tout ce qui les concerne. En somme, il faut, à mon avis, se borner à dire que la prononciation du chinois