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C
INTRODUCTION.

les textes chinois et coréens, les idéogrammes chinois venaient à peine, à cette date, d’être introduits dans ce royaume ; il est plus qu’invraisemblable que les gens du Păik tjyei aient en si peu de temps passé des idéogrammes à l’alphabet ; il est probable que Klaproth a mal compris une expression se rapportant à l’introduction des caractères chinois. Je n’ai pas non plus, je pense, à discuter la théorie, assez répandue parmi les savants européens, qui attribue à Syel Tchong l’invention des caractères vulgaires : ce que j’ai dit plus haut du ni do et de l’en moun, suffit à montrer que ce sont deux écritures différentes, de système tout opposé.

Les Coréens ont-ils emprunté leur alphabet à un peuple voisin ? je ne le pense pas possible. Si un genre d’écriture en Corée a quelque rapport avec les syllabaires japonais, c’est le ni do, et nullement l’en moun ; les lettres coréennes, au contraire, ont donné naissance aux "caractères des dieux", qui, quelque simples et faciles à appliquer qu’ils soient, ne se sont jamais répandus. Vers le nord, c’est ou avec des peuplades barbares et à peine policées que les Coréens ont été en relations, ou avec des Chinois, ou avec des nations tartares qui avaient adopté, en même temps que la civilisation, la méthode idéographique des Chinois, je