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CONFÉRENCES AU MUSÉE GUIMET

kun), de qui dépendent les finances, l’armée, l’administration, qui fait rendre la justice et domine l’organisation religieuse, qui règle les rapports avec l’étranger ; un « empereur spirituel », le mikado 管 (mikado), descendant des dieux, vivant au centre du pays dans un palais inaccessible, dont la charge mal définie se borne à célébrer les sacrifices et à accomplir les rites ; des seigneurs, les daimyô 大名 (daimiyau) orgueilleux de leur noblesse, humbles devant le taikoun et ses représentants, couvrant de déférence leurs ambitions et leurs intrigues. Tel paraît le Japon aux Américains et aux Anglais, aux Français, aux Hollandais et aux Russes, vers 1850 ; tel à peu près l’avaient vu les Portugais et les Espagnols à la fin du XVIe, au début du XVIIe siècle. Si le palais impérial a été rebâti, l’autorité impériale est en ruine, maintenant comme alors ; les daimyô jadis turbulents, luttant contre Ota Nobounaga 織田信長 (Ola Nobunagd), écrasés par Toyotomi Hidéyosi 豐 臣秀吉 (Toyotomi Hideyosi), maîtrisés par Tokougawa Ihéyasou 德川家康 (Tokugaha Iheyasu), se courbent, non sans frémir, sous le pou-