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français, sa réputation et son grand talent. Le roi de Prusse lui fit faire les invitations les plus pressantes d’aller se fixer à Berlin, où il lui offrait de le charger de la direction des arts ; le frère du roi vint lui-même chez le grand peintre, lui réitérer cette proposition ; mais David fut inébranlable dans sa résolution, et voulut rester libre à Bruxelles, où il était recherché et considéré.

Il se livra de nouveau et en entier à l’exercice de son art. Il fit successivement l’Amour quittant Psyché, qui ne lui paraissait pas mériter les critiques auxquelles ce tableau donna lieu ; Télémaque et Eucharis, Mars et Vénus [1], et plusieurs portraits, parmi lesquels on cite celui de l’abbé Sieyès.

Je crois que l’on peut regarder les trois tableaux que je viens de désigner, comme les derniers soupirs d’un beau talent ; mais ce que l’on doit surtout remarquer dans ces productions, c’est l’éclat de la couleur que David, depuis son Léonidas, semblait rechercher avec ardeur, alors que l’âge ne lui permettait plus de tracer des contours d’une main aussi ferme ni aussi sûre.

Pendant l’été de 1825, David tomba malade de manière à donner des inquiétudes pour sa vie : il se rétablit, recouvra pour un moment toutes ses forces,

  1. Mars et Vénus : l’exposition, à Paris, attira une grande affluence et produisit à son auteur 45,000 fr.