Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’action représentée ? ne peut-on pas dire, au contraire, que ce tableau est composé de groupes différens qui ne sont pas suffisamment subordonnés à un groupe principal ? Au reste, cette figure de Léonidas, empruntée à une médaille antique, est extrêmement remarquable sous le rapport de l’exécution ; le torse, par exemple, est peint à merveille ; plusieurs autres figures sont également dignes du pinceau de David ; enfin, on trouve dans cet ouvrage un éclat de couleur que jusqu’alors le peintre avait paru peu rechercher, s’occupant, avant tout, de la forme et de l’expression.

Léonidas aux Thermopyles fut la dernière production que David exécuta sur sa terre natale. Les évènemens de 1815 l’ayant forcé de s’éloigner de la France, il se fixa à Bruxelles où il trouvait un gouvernement éminemment hospitalier, nos mœurs, notre langue et des habitans qui n’avaient cessé d’être Français que par suite d’une nouvelle démarcation de territoire. Il avait alors soixante-sept ans. Un nouveau chagrin vint bientôt l’assaillir dans son exil : il fut éliminé de l’Institut.

Si des témoignages d’estime et de bienveillance pouvaient tenir lieu de la patrie, David aurait pu se consoler : il reçut des preuves non équivoques de l’enthousiasme que faisaient naître, chez ses nouveaux hôtes et même chez des nations qui semblaient avoir une sorte d’aversion pour le nom