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placer, s’y opposait, en objectant que sa religion lui interdisait l’entrée des églises chrétiennes ; il fallut employer les voies diplomatiques pour vaincre sa résistance. Ce tableau enfin terminé, l’empereur alla le voir en grand cortège. Après l’avoir examiné avec une attention particulière, et avoir donné à l’auteur des éloges sur la manière dont il l’avait conçu et exécuté, Napoléon fit deux pas en avant, se plaça vis-à-vis de David ; puis il leva son chapeau, et s’inclinant devant lui ; « David, lui dit-il d’une voix très élevée, je vous salue », honorant ainsi le génie d’une manière solennelle, comme dans une autre occasion il avait dit : « Honneur au courage malheureux. »

Toutes les parties de ce tableau ne sont pas également belles, sans doute ; mais la pose de l’empereur a de la dignité, de la majesté ; celle de l’impératrice est remplie de grâce ; le pape a de l’onction ; sa tête est d’une expression douce et noble tout à-la-fois ; la plupart des autres figures du premier plan sont également traitées avec une supériorité marquée. [1]

  1. On a rapporté, tome xxxii, page 799, de la Revue encyclopédique, une lettre écrite des États-Unis, où l’on annonce que New-York possède le tableau du Sacre par David. L’original de ce tableau est dans les magasins du Musée ; c’est une copie faite à Bruxelles, et dans laquelle il existe plusieurs changemens, qui a été successivement exposée à Londres et à New-York.