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des enfans de leurs ravisseurs, et s’étaient liées à leur sort. Après plusieurs combats où les Romains et les Sabins furent alternativement vainqueurs et vaincus, les deux armées s’étaient avancées de nouveau l’une contre l’autre avec une fureur égale, lorsque Hersilie, femme de Romulus [1], suivie des autres Sabines, vint se jeter au milieu des combattans, et leur tint le discours que Tite-Live a mis dans sa bouche.

Tel est le moment que David a choisi.

Quelle belle scène que cette lutte où Rome prélude à la conquête du monde entier! Les Sabins occupent le Capitole; plus tard, les Gaulois s’en emparèrent aussi; mais les destinées de la ville de Mars devaient l’emporter: les Sabins furent vaincus et César soumit les Gaules.

Dans cette mêlée que le peintre a mise sous nos yeux, trois figures occupent principalement le spectateur: Romulus, Tatius et Hersilie. Les deux guerriers sont descendus de cheval pour se mesurer de plus près; le premier, balance son javelot qu’il est près de lancer; sa pose, sa fierté, sa beauté, indiquent le fils d’un dieu; tout décèle en lui le fondateur de la ville qui doit subjuguer le monde [

  1. Les historiens ne sont pas d’accord à cet égard; les uns la font femme de Romulus, les autres de Talassius ou d’Hostilius; mais peu importe; le peintre a choisi la version qui lui offrait la circonstance la plus favorable, et il a eu raison.