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empreinte. Chénier l’appuya; cependant elle ne fut pas accueillie.

Ce fut pendant son dernier séjour au Luxembourg que David fit l’esquisse des Sabines, et le portrait de sa mère, qui venait le voir tous les jours. Ainsi le calme de la prison, imposant silence aux passions désordonnées qui l’agitaient, y avait fait renaître les douces affections de la nature.

Rentré dans son atelier, David s’occupa exclusivement de son art. Il termina, en 1799, le tableau des Sabines [1], que l’on peut regarder comme le point culminant de son talent; on me permettra donc d’entrer dans un examen particulier de cette production.

Romulus avait demandé aux peuples voisins de former des alliances avec ses sujets; il sut dissimuler le dépit qu’il éprouva de leur refus; mais à une fête où ces mêmes peuples étaient accourus sans armes et sans méfiance, les Romains, à un signal de leur roi, tirèrent l’épée et enlevèrent les filles qui assistaient à ce spectacle; c’est le sujet que Le Poussin a représenté. Ceux de ces peuples qui voulurent venger cet outrage furent successivement défaits et incorporés parmi les habitans de la nouvelle ville. Les Sabins mirent plus de temps à faire leurs préparatifs; mais déjà les Sabines avaient eu [32]

  1. Gravé par M. Massard