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cherchent en vain parmi vous, représentans. Oh! spectacle affreux! il est sur un lit de mort! Où es-tu, David ? tu as transmis à la postérité l’image de Lepelletier mourant pour la patrie: il te reste encore un tableau à faire…. »

« Oui, je le ferai! » s’écria David d’une voix émue.

David tint sa promesse. Le 24 brumaire an II, il vint également faire hommage à la Convention de ce nouveau portrait, en exprimant ses regrets, comme il l’avait fait à l’occasion de Lepelletier.

L’ ami du peuple a la tête appuyée sur le bord de la baignoire où il était, quand il reçu le coup mortel; près de la est le couteau ensanglanté qu’une main de femme n’a abandonné qu’après avoir vengé l’humanité. La droite de Marat touche à terre; une plume s’en échappe; l’autre, appuyé sur le dessus de la baignoire, tient une lettre de Charlotte Corday. On y lit ces mots:

Du 13 juillet 1793
Marie-Anne Charlotte CORDAY
au Citoyen MARAT

« Il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance…. »

Sur une petite caisse qui lui servait de table est une écritoire, une plume et un assignat de trente sous posé sur un papier, sur lequel est écrit:

« Vous donnerez cet assignat à cette pauvre mère [29]