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changemens, une répétition réduite de ce tableau : elle porte la date de 1784 ; c’est celle que l’on voit au Musée[1]. Avant lui Vandyck avait également représenté le célèbre général romain, réduit à mendier dans les rues de Bysance[2]. Si l’on compare ces deux productions, on reconnaîtra comment un même sujet peut être embelli par le style et le sentiment de la beauté.

Trois ans après, David termina et présenta, pour son admission à l’Académie, Andromaque pleurant la mort d’Hector. Dans ce tableau, le style devient plus sévère. On voit que le peintre cherchait à se rapproche de l’antique. C’est ainsi que Racine avait montré tout ce qu’il pourrait être dans l’une de ses premières tragédies, dont le sujet était puisé aux mêmes sources.

Vers cette même époque, David fit, à la demande de madame de Noailles, un Christ pour l’église des Capucines à Paris. On raconte, à l’occasion de ce tableau[3], une anecdote assez plaisante.

« La maréchale fut d’abord charmée de la beauté de cette figure ; mais elle reconnut, enfin, dans ce Christ, un très beau garde-française qui avait servi

  1. Cette répétition a été gravé par M. Morel.
  2. On sait que c’est une tradition apocryphe, rapportée par un écrivain peu estimé du douzième siècle, et qui n’est confirmée par aucun historien contemporain.
  3. Pausanias français, page 152.