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MUSE DES ENFANTS.

Interrompit Alix. Ceux de Jane, très noirs, Frangés de beaux longs cils, s’ouvrent que c’est merveille Le matin, vers midi, quand ma fille s’éveille, Et se referment tous les soirs. Ninette a des chapeaux ! s’écria Madeleine, Une robe de bál, un manteau de satin ! Des bas et des souliers ! un collier en or fin ! Sa toilette n’est pas vilaine ! — Celle à Jane non plus ; il ne lui manque rien, Ni le châle persan, ni la belle dentelle, Elle a même des cols, un mouchoir, une ombrelle, Et des gants qui la gantent bien ! Puis sachez ! fit Alix, la mère glorieuse, Que Jane sait parler, dire : « papa, maman ». Votre Ninette à vous n’en saurait faire autant, Elle est toujours silencieuse ! — Oui, ma fille se tait pour écouter chacun, Repartit vivement la pauvre Madeleine, Car je ne voudrais pas, j’en aurais trop de peine, Qu’une enfant se permit d’interrompre quelqu’un.