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MUSE DES ENFANTS.

Tuez ! noyez ! pendez cet animal sauvage, Hydrophobe démon atteint de male rage, Hurle maître Bastien

A son frère Julien. Celui-ci répliqua : — Pourquoi cet abattage ! C’est grâce à toi, mon cher, qu’il s’irrite et prend rage. Si tu le veux mouton, Au lieu de l’assommer à grands coups de bâton, Marque-lui donc plutôt quelque peu de tendresse, Ne le tourmente plus sans cesse, Et César reviendra, libre, lécher la main Non du cruel Néron, mais du Titus romain. – Ta, ta, ta ! fit Bastien, je n’écoule l’exorde ; Pas de sotte douceur, ni de miséricorde. Il frappe un autre coup. Le chien bondit, remord Le misérable enfant, qu’il ne lâche que mort. Rois, maîtres, gouvernants, n’ont par le despotisme Forgé chaine ou boulet qui résiste au mutisme. La force pour régner ne valut jamais rien, Elle est la tyrannie. On la hait, on la brave, Et le chef est vaincu par celle de l’esclave, Qu’il soit peuple, homme ou chien.