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ta flamme est-elle estainte
Que tu n’es point touché de ma dure complainte ?[1]


Ils en font beaucoup trop, de complaintes, et il ne sert de rien de tant gémir) :

Ne te lasse donc plus d’inutiles complaintes ;
Mais sage à l’avenir,
Aime une ombre comme ombre, et des cendres éteintes
Éteins le souvenir[2].

Cléophon disait :

Si ce qui m’est plus cher se sépare de moi[3].

( « Plus cher » ne se dit pas pour « le plus cher[4] » ; « le plus » ferait une syllabe de trop ; mais on peut fort bien mettre « si » ) :

Non qu’il ne me soit grief que la terre possède
Ce qui me fut si cher[5].

Cléophon, dans l’histoire,

Importune le ciel de vœux et de prières,
Bref, pour fléchir la mort, tente mille manières
Mais cette fière Parque aux ravissantes mains,
Seule des déités est sourde aux cris humains[6].

(Il vaut mieux exprimer tout cela sous forme de vérité générale) :

  1. Desp., p. 319.
  2. Malh., I, 40-41.
  3. Desp., p. 316.
  4. Malh., IV, 393.
  5. Malh., I, 43.
  6. Desp., p. 320.