Les forêts ont repris leur vert accoustrement[1],
ressemble fort à ce que dira Alcandre au retour
d’Oranthe :
Ces bois en ont repris leur verdure nouvelle[2].
La Complainte pour Henri III exprime la douleur de
l’amant comme les Stances d’Alcandre écrites pour Henri IV :
Quand j’approche de vous, belles fleurs printanières,
Vostre teint se flestrit[3]…
Et l’herbe du rivage, où ses larmes touchèrent,
Perdit toutes ses fleurs[4].
Les excitations au suicide ont le même ton dans les vers
amoureux de Desportes et de Malherbe, et parfois présentent
jusqu’au même mélange du singulier et du pluriel
appliqués à la même personne, tournure que le Commentaire[5] ne critique pas :
Mourons donc, et monstrons, en ce dernier outrage, Qu’il est toujours en nous d’échapper le malheur ; Si le coup de la mort me fait quelque douleur, Celuy de mon départ m’en fit bien davantage[6].
Ne délibérons plus, allons droit à la mort ;
La tristesse m’appelle à ce dernier effort
Et l’honneur m’y convie ;
Je n’ai que trop gémi[7].
- ↑ Desportes, Diane, sonnet V (éd. Michiels, p. 15).
- ↑ Malh., I, 157.
- ↑ Desportes, p. 489.
- ↑ Malh., I, 161.
- ↑ Malh., IV, 433.
- ↑ Desportes, p. 391.
- ↑ Malh., I. 254. L’Agamemnon d’Iphigénie, qui, lui aussi, délibère tout le temps, répète l’hémistiche de Malherbe :
Ne délibérons plus (Racine, Iphigénie, IV, sc. 7).