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CHAPITRE VI

I. — Les Italiens.


C’est l’Italie qui a tout appris aux Français durant la Renaissance : à faire la politique, l’amour, les vers, la comédie, la musique, les révérences et les feux d’artifice. Le xvie siècle français pétrarquise[1] autant qu’il avait pindarisé, et l’influence italienne se fait sentir, sous des formes diverses, jusque chez les plus originaux et les plus grands des poètes du xviie siècle. De plus,

  1. MM.  M. Pieri (Pétrarque et Ronsard), F. Flamini (Studi di storia letteraria italiana e straniera), J. Vianey (Mathurin Regnier), H. Chamard (Joachim du Bellay), H. Hauvette et d’autres ont montré l’influence italienne chez divers auteurs français du xvie siècle ; et les études comparatives ne cessent d’accroître la liste des emprunts (voir notamment les travaux de M. Vianey dans le Bulletin italien, I, 187, 295, III, 85, dans les Annales internationales d’histoire, 1901, p. 73, dans la Revue d’histoire littéraire de la France, avril-juin 1903 ; de M. Flamini dans la Revue de la Renaissance, I, 43, dans les Atti del congresso internazionale di scienze storiche, Roma, aprile 1903, vol. IV, Rome 1904, p. 161, etc., etc.). Ce serait aujourd’hui une vaste entreprise que de refaire le livre de Rathery, De l’influence de l’Italie sur les lettres françaises depuis le xiiie siècle jusqu’à Louis XIV (Paris, Didot, 1853) ou de E. Arnould, De l’influence exercée par la littérature italienne sur la littérature française (Essais de théorie et d’histoire littéraire, Paris, Durand, 1858, p. 331 et sv.). M. Vianey, tout récemment, a dit toutes les restrictions qu’il y avait à faire à l’histoire du pétrarquisme telle qu’elle a été exposée jusqu’ici (Revue d’histoire littéraire de la France, 1904, p. 156).