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aisance sa mère aimait à habiller sa petite fille. Elle endossa sa robe qui malgré sa coupe simple lui allait à ravir. Son décolleté laissait entrevoir sa gorge ronde et gracieuse, ses petites manches courtes laissaient voir ses beaux bras ronds et blancs.

Thérèse était moulée dans cette petite robe de crêpe qui laissait paraître ses formes déjà arrondies d’adolescente. Après avoir mis les souliers neufs que son père venait de lui acheter, elle se leva sur ses petites jambes nerveuses et s’admira dans le grand miroir après toutefois, avoir passé ses petits doigts fins dans sa chevelure châtaine aux reflets roux. Son teint déjà clair, pâlit tout à coup car elle pensa soudain à sa pauvre maman, qui pensait-elle aimerait sûrement la voir porter pour la première fois la robe qu’elle-même avait fabriquée de ses propres mains. Elle se laissa choir sur sa chaise et pleura amèrement en pensant à la chère disparue.

Ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait cependant, car lorsqu’elle était au couvent combien de fois avait-elle pleuré en pensant à sa maman chérie, malgré que son père la voyait une fois chaque semaine et essayait de son mieux de la consoler. Car une maman ça tient tant au cœur.

À ce moment on frappe à la porte. Aussitôt elle se leva, essuya ses yeux avec un petit mouchoir qu’elle avait brodé au couvent et dit d’une voix qu’elle s’efforça de rendre ferme : Entrez.

CHAPITRE
II
LES DEUX COUSINES

La porte s’ouvrit et Cécile entra.

Bonsoir Thérèse, ça va bien, que je suis contente de te voir arriver parmi nous pour la période de tes vacances. Oh ! mais qu’as-tu donc, ma chère ? Tu as pleuré !

Ce n’est rien, tu comprends, ça me fait tellement plaisir moi aussi d’être parmi vous tous. Tu sais au couvent c’est tellement tranquille toujours la même chose, ça devient monotone. Et l’on pense à bien des choses tu sais, surtout lorsqu’on vient, comme moi, de perdre sa chère maman. Toi au moins tu es bien heureuse, tu as encore tes parents, des amis, et tu as bien du plaisir, mais moi !

Je comprends ce que tu veux dire, je suis plus heureuse que toi. J’ai mon père, ma mère, des amis qui me visitent et que je vais visiter et avec qui j’ai beaucoup de plaisir. J’ai même un ami de garçon, un chic type, Roland il est étudiant en médecine, d’une beauté passable, d’un bon cœur, et surtout, il m’aime et je l’aime. Il occupe la première place dans mon cœur. Attends que tu fasses sa connais-