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ne afin de mieux comprendre ce qu’allait dire cet homme qui ayant apparu au dernier moment semblait avoir en tête quelque chose que lui seul pouvait expliquer. Et Jacques semblant jouir de l’anxiété dans laquelle il avait plongé tous les gens de cette salle, promena sur eux un regard satisfait. Et revenant vers le juge, avant de commencer, il croisa le regard de son père dans lequel il vit un désir ardent d’entendre ce qu’il se décida enfin à dire.

RÉCIT DE JACQUES

Jacques — Si vous le voulez bien allons à dix-huit ans en arrière au temps où le docteur Pierre était étudiant en médecine. Nous apprendrons qu’il était en relations intimes avec Madame Roy alors qu’elle se trouvait fille dans ce temps.

Le 31 décembre de cette année chez le notaire de la famille Roy on reçut la visite d’une jeune fille que le notaire connut plus tard lorsqu’elle devint Mme Roy, elle était accompagnée d’un jeune homme qui, disait-elle, était neveu de la défunte Mme Roy fils de l’une ses sœurs.

Ils sont venus dit le notaire le soir que mourut mon petit Jean à l’hôpital. Ils voulaient prendre connaissance des dernières volontés de la défunte. Mais j’ai appris ces derniers jours que le plus âgé des dits-neveux ne pouvait avoir que six ou sept ans au plus, ce qui revient à dire que ce ne pouvait être un des neveux de Mme Roy la connaissance entre M. Roy et Mme Roy (sa seconde femme) se fit le premier jour de l’an, le lendemain de la visite chez le notaire et à partir de ce jour il n’y eut plus de relations publiques entre le Dr Pierre et la jeune fille.

Avant son second mariage, M. Roy permettait volontiers les relations de sa fille avec M. Walter Hines, mais après qu’il eut marié sa seconde femme tout fut changé, pour quelle raison ?