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Ils allèrent se reposer sur la verdure qui encadrait si bien cette charmante rivière et le parfum des fleurs environnantes qui arrivait jusqu’à eux, agissait sur leurs jeunes cœurs et faisait exalter leurs imaginations.

— Qu’il est bon disait Jacques de venir se reposer ici en compagnie d’une personne aussi charmante que vous.

Oh ! fit-il d’un air surpris en s’approchant d’elle pour mieux voir ce qui l’avait frappé.

Mais c’est une tache de naissance une feuille d’érable dit-il en rangeant la bretelle de son maillot de bain qui dissimulait à moitié la tache.

Oui répondit Rita, maman m’a toujours dit que je suis venue au monde avec cette marque.

— Mais à propos de vos parents n’avez vous pas d’incertitude que Louise et son mari pourraient n’être pas vos parents ?

Elle fut fort surprise de lui entendre poser cette question qui la hantait depuis le soir de son départ et dont elle croyait seule en avoir le doute.

— Je ne doute pas d’eux dit-elle. Surtout ma mère fut très bonne pour moi.

Je suis très heureux que Mme Louise ait été bonne pour vous et si Dieu ne l’avait pas rappelée à lui si tôt, je serais sûrement allé la féliciter de son dévouement à votre égard. Mais pour ce qui en est de son époux ma sympathie est loin de lui être acquise. Mais laissons les mauvais sentiments que je puis avoir de lui et renseignez-moi plutôt sur les occupations de vos parents.

— Mon père ne travaillait pas. C’est ma mère qui subvenait aux besoins de la maison.

— Où travaillait-elle ?

— Au Château Roy.

— A-t-elle travaillé longtemps au Château ? Que disait-elle des occupants ?

— Elle y travailla près de vingt ans sans jamais me parler de ses patrons. Mais quelques jours avant sa mort elle me recommanda de ne jamais aller travailler pour eux. Je ne pus en savoir davantage, mais mon père doit connaître la raison car quelques jours après la mort de ma