pour cela rejeter de sa pensée les pauvres disparus, qui lui étaient réellement très chers.
Il vendit tout ce qu’il possédait et revint vers Montréal avec l’idée de reconquérir Thérèse se disant que depuis dix-sept ans, les choses pouvaient avoir changé et qu’il serait peut-être plus heureux et qu’il réussirait peut-être cette fois.
Le même soir de son arrivée à Montréal, Walter écrivit une longue lettre à Thérèse qu’il alla déposer immédiatement à la poste. Mais s’il avait su que les idées de M. Roy étaient loin d’être revenues en sa faveur et qu’en plus Thérèse était mariée avec le docteur Pierre, il aurait pris plus de précautions pour lui faire parvenir sa missive.
Après avoir déposé sa lettre à la poste il revint se coucher, mais le désir ardent de la revoir, le tint éveillé durant plusieurs heures. Enfin le sommeil réparateur vint le libérer de ses soucis.
Le courrier vient d’arriver au Château. Thérèse qui est assise dans le salon en compagnie de son mari et de Jeanne vient de recevoir la lettre de Walter.
Elle fut surprise de voir que la lettre était adressée à son nom de fille. Jeanne qui regardait du coin de l’œil, fit la même constatation ce qui la mit en éveil.
Thérèse déplia la lettre et lut ce qui suit :
Thérèse,
J’avais promis de vous oublier, j’ai essayé mais vouloir oublier quelqu’un c’est y penser constamment. Déduisez de là que je n’ai pas essayé bien sincèrement.
Pour posséder entièrement et à jamais votre estime, j’avais promis de ne plus vous écrire et de ne jamais vous revoir afin que nous puissions nous oublier plus facilement.
Ce silence est le don le plus méritoire que puisse vous faire mon amour.
Si à vos yeux je tenais ma promesse, si vous ne saviez plus ce qu’était devenu votre petit ami d’autrefois en revanche tous les soirs, c’était un besoin maladif pour moi d’oublier un peu la triste réalité pour me réfugier en mon souvenir.
Sans que vous le sachiez je vous parlais, sans que vous le sachiez ma pensée vous suivait au loin.
En quelques années la vie m’a enlevé ce que j’avais de plus