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— Que je suis heureux de voir que tu pars avec moi, mais tu as donc changé d’avis, tu devais rester par ici ?

— J’avais beaucoup à faire et je croyais être obligé de rester mais les choses se sont bien passées et je suis prêt à partir.

Ils mirent leur passeport en ordre, mais durent partir une journée plus tard qu’ils s’attendaient.


Il est huit heures de l’avant-midi. Walter et son père sont à la gare attendant l’arrivée de leur train pour New-York. Deux hommes les abordent et l’un d’eux demande à Walter s’il n’était pas un Allemand du nom de Walter Hines.

— Oui, monsieur.

— Voulez-vous nous suivre au poste dit-il en montrant son insigne de détective.

— C’est impossible, je dois partir dans quelques minutes.

— Vous êtes attendu au poste et nous avons ordre de vous amener, si vous voulez bien nous suivre de bon gré, vous nous dispenserez de sévir.

Walter dut de bon gré, se rendre au poste de police, où il fut longuement questionné au sujet de l’enlèvement de l’enfant de Thérèse.

Il fut des plus surpris de se voir interroger pour cette cause, car il ne savait même pas que Thérèse avait mis au monde l’enfant dont il était le père. Il aurait même donné la moitié de sa vie pour pouvoir le retrouver. Il dut passer deux jours au poste de police, le temps de prendre connaissance de toutes ses allées et venues, depuis la veille de l’enlèvement jusqu’à ce jour.

On dut le relâcher faute de preuves suffisantes, car on ne trouva aucun indice pouvant le compromettre. Une fois libre il reprit le chemin de l’Allemagne avec son père qui l’avait attendu.

— Quelques mois après son arrivée dans son pays il établit un bureau de médecine et se fit rapidement une clientèle enviable. Un an plus tard il convolait en juste noce avec une fille de sa nationalité de laquelle il eut un garçon. Il paraissait très heureux mais en lui-même il souffrait toujours de cette séparation si brusque avec Thérèse ; l’idée de la disparition de l’enfant qu’il aurait tant chéri, le hantait. Il aurait tant aimé l’avoir près de lui. Il aurait au moins un souvenir vivant de sa chère Thérèse.


Mais revenons au Château. Quelques jours après le départ de Walter pour l’Allemagne on aurait pu voir un soir Jeanne et Pierre assis