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Un soir que M. Roy était beaucoup atterré, se demandant ce qu’il devrait faire pour éviter le scandale de Thérèse, Jeanne vint en aide : — Tu as l’air bien découragé, as-tu quelque chose qui ne va pas ?

— C’est Thérèse qui me cause tous ces soucis, il faudra que je finisse par consentir à son union.

— Je ne crois pas que cela soit nécessaire, dit Jeanne, j’ai trouvé un autre remède aujourd’hui pendant que tu étais allé en ville. Le Dr Pierre est venu et me demanda si les amours de Thérèse avec M. Walter étaient finis et si je croyais qu’elle le recevrait encore comme son ami. Je lui ai dit dans quelle position elle était et c’est lui qui me donna le moyen à prendre.

— Je suis prêt me dit-il à venir pour sa maladie, qu’on porte l’enfant au baptême le soir, afin que tout soit tenu secret, qu’on le porte ensuite dans une famille éloignée pour le faire élever, de cette manière personne ne s’apercevra de rien. Après quoi je suis prêt à l’épouser si elle veut bien de moi pour mari, car je ne lui tiendrai aucunement compte d’avoir été dupée par un ensorceleur et un hypocrite de cette trempe.

Voilà ce que m’a dit le Dr Pierre, c’est pourquoi je ne crois pas que tu sois forcé de consentir à son union avec un homme qui ne fera sûrement pas son bonheur.

L’idée est — très bonne, et les choses s’arrangent bien, mais j’y réfléchirai, quand même et l’on verra.

CHAPITRE
V
COMPLOT

On est au commencement d’avril, Jeanne est dans sa chambre récapitulant une dernière fois ce qu’elle doit faire de l’enfant de Thérèse. Elle fit venir dans sa chambre Louise, sa cuisinière.

— J’ai cinq cents dollars pour vous Louise, voulez-vous les gagner ?

— Si c’est possible.

— Il s’agit d’enlever un enfant pour sauver l’honneur de la famille, et de tout faire pour qu’il soit votre propre enfant.

— Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire.

— Eh bien ! Mademoiselle Thérèse va avoir un enfant. Et il faut que cet enfant disparaisse d’ici, quelques jours après son arrivée. Vous l’apporterez chez vous, vous allez être malade, Dr Pierre ira, vous aurez un enfant. Le lendemain vous le faites baptiser à votre nom et je vous donne cinq cents dollars.