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jour il la vit sortir se dirigeant vers le village : Il partit aussitôt à sa poursuite et la rejoignit bientôt.

Elle fut fort surprise de le voir apparaître à un moment aussi imprévu. Il la fit monter près de lui et il partit à une vive allure dépassa le village de quelques milles. Thérèse se laissait emporter rêveuse. Ils ne se regardaient même pas l’un et l’autre on aurait cru à une évasion, ou des criminels en fuite. Il arrêta dans un endroit isolé afin de n’être pas remarqué par les passants.

— Tu dois sans doute savoir pourquoi je t’ai apparu aussi soudainement.

— Je m’en doute.

Eh bien ! que s’est-il passé ?

— Impossible de te l’expliquer.

— Pourquoi m’a-t-on fermé la porte au nez quand je suis allé pour te voir ?

— Je savais même pas que tu étais venu.

— Ai-je fait quelque chose de désobligeant à tes parents ou à toi-même ?

— Moi je n’ai rien à te reprocher, et pour ce qui est de mes parents je n’ai eu connaissance de rien et cela me fait beaucoup souffrir de nous voir réduits à ce point sans pouvoir en connaître la cause.

— Dans ce cas tu n’as aucunement changé tu m’aimes toujours aussi sincèrement.

— Oui, mon chéri.

Eh bien ! qu’allons-nous faire ?

— Je n’en ai aucune idée.

— Moi j’en ai une si tu y consens… Et il arriva ce qui arrive malheureusement à certaines jeunes filles quand les parents veulent trop sans raison suffisante, se rendre maître de leurs sentiments. Six mois plus tard on dut enfermer Thérèse afin que personne ne s’aperçut dans quelle position elle se trouvait.

Jeanne était beaucoup déconcertée de la voir dans cet état, car elle voyait dix mille dollars lui échapper. Elle ne se décourageait pas et trouva un moyen ingénieux.