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— Ce soir mon chéri, j’ai à t’entretenir de notre fille. Permets-moi de l’appeler ainsi car je la considère comme telle.

— De quoi s’agit-il ma chère Jeanne ?

— Eh ! bien ce monsieur Walter m’intrigue beaucoup. Je me suis informé de sa personne à M. le Docteur Pierre un de ses confrères, un ami de mon frère. Il me conseille d’avertir Thérèse qu’elle était mieux d’être déçu aujourd’hui que d’être déshonorée demain. Il a même dit au Dr Pierre qu’il n’était pas prêt à se marier, que ce serait dans son pays qu’il irait se choisir une épouse. C’est un Allemand et un viveur m’a-t-il dit. Un homme qui préfère beaucoup mieux effeuiller la rose blonde que la cueillir. Comme j’ai recueilli d’aussi mauvais renseignement sur son compte je me suis empressé de t’avertir afin que tu puisses mettre fin à ces fréquentations qui pourraient peut-être un jour nous occasionner de la peine.

— Je te remercie pour l’intérêt que tu témoignes vis à vis de Thérèse, et demain je verrai à ce que tout cela soit fini.

Le lendemain après le diner il convoqua Thérèse dans sa bibliothèque il la fit asseoir en face de lui et lui demanda.

— Tu l’aimes beaucoup ton Monsieur Walter ?

— Oh ! Oui beaucoup.

— Tu as même l’intention de l’épouser je crois ?

— Elle hésita.

— Sois franche avec moi.

— Oui, et je crois que j’aurai ce bonheur.

— Non, car il faut que tu l’abandonnes.

— C’est impossible

— Pourtant il le faut.

Elle se leva et s’apprêtait à quitter les lieux.

Il lui saisit la main d’un mouvement brusque et tendre, remarquant la petitesse et la fragilité de son poignet, il lui fit reprendre son siège.

— Je te dis jeune obstinée qu’il le faut, j’aimerais mieux mourir que de te voir épouser un hypocrite à transformation, qu’un coureur de sensations dites rares, en un mot un artificiel. La sincérité même dure ne m’effraie pas pour toi. C’est le perpétuel mensonge qui m’ef-