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En plus je lègue à son premier enfant la somme de dix mille dollars (10,000.00) dont il ou elle prendra possession à son mariage ou à l’âge de vingt et un ans (21 ans) révolus.

En fait de quoi ayant tous lucidité d’esprit et agissant selon mon désir, je soussigné.


Ont Signé : —Mme Albert Roy (Née Lucille Bordeleau.)

M. Albert Roy.
M. Alp. Boisvenu. Notaire

— Je ne suis aucunement en peine pour M. Roy dit le notaire en remettant le testament dans son coffre-fort, car il peut remplir toutes ses obligations en tout temps sans en être affecté le moins du monde.

La sonnerie du téléphone se fit entendre à cet instant. Le notaire s’excusa auprès de ses clients. Il alla répondre et revint en disant : — Je suis demandé à l’hôpital auprès de mon petit garçon qui est très malade. On vient de m’apprendre qu’il est bien bas en ce moment.

— C’est très malheureux dit Jeanne, car vous allez passer un bien triste jour de l’an.

Quand ils furent sortis de chez le notaire, ils allèrent souper dans un restaurant non loin de là et après que leurs repas fut consommé, ils retournèrent à l’hôtel, prirent une chambre et s’y enfermèrent à double tours. Jeanne s’abattit sur une chaise, prit sa tête entre ses mains et se mit à réfléchir un long moment. Pierre vint se placer debout devant elle et la contempla.

Ils restèrent muets tous les deux pendant quelques minutes, Jeanne relevant soudainement la tête rompit le silence.

Eh bien ! Pierre qu’en penses-tu ?

— C’est très risqué, ma chère.

— Bah ! on n’a rien pour rien, reprit Jeanne, après tout, ce sacrifice que nous allons nous imposer pour quelque temps nous sera bien payé. Mon plan est tout établi d’avance, moi j’épouse le père, et toi tu auras la fille, tu sais le reste, les deux morts, à nous richesse et bonheur.

— Tout cela est très bien dit Pierre, mais qui me dit que tu ne te ficheras pas de moi quand tu auras épousé le père Roy.

— Oses-tu douter de moi, dit-elle, crois-tu que je vais passer ma vie a-