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laisser abattre par toutes ces choses ajouta-t-il, car dans la vie, plus on vieillit, plus les épreuves deviennent dures. Il lui parla aussi de ses études, de ses rêves d’avenir. Il devait finir ses études en même temps que Roland, si toutefois, ils avaient la chance de passer leurs examens avec succès.

Ils se parlaient avec tant de franchise et de sincérité et les choses allaient si bien que tous deux furent surpris lorsqu’ils entendirent Madame Lavallée qui arriva et leur dit qu’il était temps de se préparer pour la messe de Minuit.

Tout le monde de la maison alla à la sainte messe qui fut entendue avec beaucoup de dévotion. On y reçut même la sainte communion. À la sainte table, Walter et Thérèse étaient côte à côte, et Walter pensait en lui-même : — Quand je me marierai, je me demande si ce sera cette gentille petite fille qui sera à mes côtés.

Après la messe, Walter et Roland vinrent réveillonner tout comme il était entendu, et tous eurent beaucoup de plaisir.

Dans l’après-midi de Noël, Roland et Walter ne manquèrent pas de se rendre à l’invitation qui leur avait été faite, et ils revinrent accompagnés cette fois de quelques amis de Cécile. On s’amusa très bien tout en respectant le deuil récent de la petite Thérèse.

Les visites de Walter à Thérèse se firent assidûment jusqu’à la rentrée de cette dernière au couvent. Même après que Thérèse fut au couvent Walter alla lui rendre visite assez fréquemment, ce qui lui avait été facilité par Cécile qui avait dit à la Supérieure du couvent que ce dernier était son frère, par conséquent, le cousin de Thérèse,

Après chaque départ de Walter après ses visites, Thérèse tombait dans de longues rêveries profondes, elle pensait à toutes sortes ⁁de projets d’avenir et elle n’était tirée bien souvent de ces rêveries que par la cloche annonçant l’étude ou bien le souper. Le devoir faisait sombrer les Châteaux en Espagne pour un moment, quitte à les rebâtir au coucher.

CHAPITRE
III
JEANNE ET PIERRE

Il est cinq heures du soir. Une jeune fille emmitouflée dans un manteau de fourrures se promène devant l’université, semblant attendre quelqu’un. En effet, un jeune homme d’une vingtaine d’années sort et l’aborde aussitôt. Ils se firent conduire par un taxi, dans un hôtel fashionable de la ville et s’enfermèrent dans un salon. Ils se firent servir chacun une consommation.