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la Banque d’Angleterre, s’élevant à la somme de £1.500.000 environ, ce qui fait dans l’année 1809 une augmentation totale de 4,000,000 à 5,000,000 dans la circulation de la Grande-Bretagne seule, en déduisant seulement la quantité d’or qui peut avoir été retirée de la circulation actuelle pendant le cours de ladite année, quantité qui ne peut pas avoir été très-considérable, et aussi en faisant sa part à une certaine augmentation du papier de province, qui, bien que timbré, peut ne pas être dans la circulation actuelle. Cette augmentation dans l’ensemble de la monnaie fiduciaire l’année dernière, même après avoir fait ces déductions, doit être probablement très-peu au-dessous du chiffre qui, presque chaque année, depuis la découverte de l’Amérique, est venu s’ajouter au numéraire circulant dans l’Europe entière. Ainsi que votre Commission a déjà eu occasion de le faire remarquer, quoiqu’on ne puisse tirer aucune conclusion certaine du montant numérique du papier en circulation, considéré, abstraction faite de toutes les autres circonstances, pour reconnaître l’excès de ce papier et encore moins pour déterminer la proportion de cet excès ; cependant il faut remarquer que le fait d’une augmentation rapide et considérable dans ce montant, lorsqu’il se lie avec tous les signes d’une circulation dépréciée, fait jaillir l’évidence la plus forte à l’appui de cette assertion, que c’est faute d’un frein suffisant que les émissions de ce papier n’ont pas été contenues dans la limite convenable.

Votre Commission ne peut pas abandonner cette partie du sujet sans ajouter que l’addition de £4.000.000 à £5.000.000 à la circulation fiduciaire de ce pays a occasionné une dépense très-minime à ceux qui ont fait cette émission, puisque seulement £100.000 environ ont été payées pour droits de timbre au Trésor public, et que, probablement pour les motifs déjà exposés, les Banques provinciales n’ont pas jugé nécessaire, pour faire face à leurs émissions additionnelles, de déposer une valeur correspondante d’or ou de billets de la Banque d’Angleterre.

De sorte que ces Banques, ainsi qu’on peut le démontrer clairement, ont pu, sous la protection de la loi qui les garantit virtuellement contre de telles demandes, pendant les douze ou quinze derniers mois, avec des frais insignifiants, et presque sans aucun risque pour leurs crédits respectifs comme marchands de monnaie de papier, créer des émissions s’élevant à plusieurs millions, faisant les fonctions à leur profit, dès le premier moment et dans leurs mains, d’un capital qui, lorsqu’ils s’en servent comme tel, se mêle successivement dans la masse de la circulation, dont la valeur, en échange