Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne faisait pas entrer de force un billet en circulation. » — M. Pearse : « Je m’associe à cette réponse. »

Votre Commission ne saurait s’empêcher d’appeler l’attention de la Chambre sur les vues exposées dans cette Enquête, relativement aux conséquences nées de la situation particulière où a été placée la Banque d’Angleterre par la suspension des payements en espèces. Tant que le papier de la Banque était convertible en espèces à la volonté du porteur, il suffisait, à la fois pour la sûreté de la Banque et pour l’intérêt du public en ce qui concerne le médium de circulation, que les directeurs fissent attention seulement au caractère et à la qualité des billets escomptés, pour voir s’ils étaient bien réels et payables à une échéance courte et déterminée. Ils ne pouvaient pas dépasser de beaucoup les limites régulières de la quantité et du montant des billets escomptés, de manière à produire un excédant dans leur papier en circulation, sans voir promptement que le surplus leur était retourné avec une demande d’espèces. L’intérêt personnel de la Banque à se mettre en garde contre une demande prolongée de cette nature, était pour le public une protection suffisante contre tout excès du papier de la Banque capable de produire un abaissement dans la valeur relative du médium de circulation. La restriction des payements en espèces, ainsi qu’on l’a déjà fait voir, ayant rendu désormais inutiles pour la Banque les mesures préventives, a écarté ce frein qui, en modérant les émissions, était la garantie du public contre tout excès. Lorsque les directeurs n’ont plus été exposés à l’inconvénient de se voir demander de l’or, ils ont naturellement senti qu’ils n’avaient pas à se mettre en garde contre cet inconvénient par un système plus restreint d’escomptes et d’avances, et il était tout naturel pour eux de poursuivre comme auparavant (mais en laissant de côté ces précautions et cette limitation qui n’était plus utile à leur sécurité) ce système libéral et prudent d’avances commerciales qui avait fait la prospérité de leur établissement, aussi bien que la prospérité du pays tout entier dans une large mesure. Il était naturel pour les directeurs de la Banque de croire qu’il ne pouvait y avoir que du profit pour le public en général, lorsqu’ils voyaient le progrès des bénéfices de la Banque marcher de pair avec les prêts faits aux commerçants. On ne pouvait guère attendre des directeurs de la Banque qu’ils connussent à fond les conséquences qui pouvaient résulter de la continuation, après la suspension des payements en espèces, du système dans lequel ils avaient auparavant trouvé leur sûreté. La surveillance de l’application d’une loi si nou-